Economies d’énergie : ne baissez pas la température de l’eau dans le ballon

L’énergie coûte de plus en plus cher, et l’on est tenté de baisser la température de l’eau chaude dans le ballon de stockage. Mauvaise idée, car cela favorise les développements bactériens, légionelles en tête, qui peuvent provoquer des infections respiratoires.

Main réglant la température de stockage de l'eau chaude dans un cumulus

Périodiquement, on apprend par les médias qu’une contamination par les légionelles a eu lieu, ici ou là, en particulier dans des établissements de santé, des immeubles collectifs… Les circuits de distribution d’eau chaude ou froide sanitaires sont en cause, mais aussi les installations de climatisation. Les légionelles posent problème car elles sont susceptible de provoquer des pneumonies qui peuvent mal tourner, notamment chez les personnes âgées ou immunodépressives. D’où un renforcement, dans les bâtiments recevant du public, des exigences en matière de surveillance des réseaux, de rinçages des canalisations, etc.

Pourquoi il ne faut pas baisser la température de l’eau chaude stockée

A la maison, les légionelles se développent dans les ballons et canalisations de distribution de l’eau chaude sanitaire lorsque leur température est inférieure à 50 °C et se diffusent par inhalation de gouttelettes d’eau (aérosols) contaminées. Leur présence n’est pas contrôlée dans l’habitat, où les risques sont les mêmes que dans les lieux publics, sachant que les légionelles barbotent dans l’eau à 40°C, surtout si elles y trouvent les nutriments (calcium, fer, magnésium…) dont elles ont besoin, et s’arrêtent de proliférer à 50 °C, selon une récente étude de l’université de Zurich [1].

La température dans le ballon doit être d’au moins 50°C

S’il est généralement admis que la température dans le ballon d’eau chaude, électrique ou autre, doit être comprise entre 55 et 60 °C, cette étude [1] indique que l’on peut la limiter à 50°C. Mais il ne faut pas descendre en dessous, car les risques de développements bactériens sont réels. D’autant plus si les canalisations de distribution de l’eau chaude sanitaire sont longues – dans lesquelles l’eau se refroidit jusqu’à atteindre la température ambiante –, qu’il existe des bras morts dans le réseau favorisant la stagnation de l’eau, ou que celle-ci ne circule pas durant un temps long, par exemple lorsque la maison est vide.

Economiser non pas en baissant la température de l’eau chaude mais en réduisant sa consommation

Il est recommandé de baisser la température de l’eau de la douche plutôt que celle du ballon d’eau chaude, par exemple à l’aide d’un robinet thermostatique placé en sortie du ballon ou simplement dans la douche, si les canalisations d’alimentation de l’eau chaude ne sont pas trop longues. Tout aussi efficace pour faire des économies d’énergie : limiter le temps passé à se laver. Il est également profitable de sur-isoler le cumulus (il existe des housses adaptées aux ballons d’eau chaude).

Que faire si l’on s’absente de la maison plus de trois jours

En cas d’absence de plus de trois jours, il est préférable de couper le ballon plutôt que d’en baisser la température, et de le vider avant de partir : les refroidissements lents favorisent la prolifération des agents pathogènes. Sinon, on peut aussi, au retour, monter la température du ballon durant quelques heures, puis la réduire à 55-60 °C, sachant que plus elle est élevée, plus les bactéries sont tuées rapidement, de l’ordre de quelques minutes à 70-80 °C.

[1] Groupe de recherche d’Hubert Hilbi, université de Zurich.

Marianne Tournier, journaliste spécialiste de l’équipement et de la décoration de la maison, connaît bien la salle de bains, un secteur dans lequel elle évolue depuis de nombreuses années. À l’aise dans la technique comme dans la décoration, elle nourrit son expertise en visitant les salons professionnels européens, en découvrant les usines, en côtoyant les installateurs et les distributeurs. C’est sur Sdbpro.fr et stylesdebain.fr, créés en 2014, qu’elle partage ses connaissances. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire pour d’autres magazines, professionnels ou grand public. Contact

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