A Rotterdam, dans une maison des années 1920, cette salle de bains intégrée à la chambre parentale et adossée à un dressing fait montre d’une belle inventivité, comme dans une suite. L’architecte d’intérieur a transposé les codes de l’hôtellerie dans la sphère privée, avec un plan de toilette qui, tel un îlot, fait office de frontière.
Le plan de toilette de cette salle de bains parentale, fabriqué sur mesure, se prolonge en porte à faux, dessinant un T. Cette construction aérienne désencombre visuellement la pièce, l’emprise au sol étant réduite malgré la longueur. Dans sa partie pleine, elle permet aussi de dissimuler les arrivées et évacuations d’eau.
Un îlot de toilette en guise de séparation
Le design sculptural de la robinetterie (série Vaia de Dornbracht, design Neri & Hu) est sublimé par un finition sombre raffinée (Dark platinum matt), dont les reflets entre le brun et le noir, sont modernes et classiques à la fois car assez proches d’une patine canon de fusil. A noter, le point d’eau n’étant pas adossé au mur (ni surmonté d’un miroir), les manettes en croisillons ne sont pas placées de chaque côté du bec col de cygne : ce parti pris atypique a le mérite de mettre en valeur les éléments, qui se détachent clairement l’un de l’autre sans nuire à la fonctionnalité.
Accueillant en son centre une vasque à poser en acier vitrifié couleur océan en finition brillante (Aqua Deep Indigo d’Alape), le plan dégage de part et d’autre de larges surfaces de dépose, qui offrent toute la place nécessaire aux flacons, voire aux éléments décoratifs comme des vases.
A la manière d’un comptoir, cet îlot convivial est positionné entre la chambre et la salle de bains, assurant une démarcation douce à la lisière du pôle nuit, sans cloisonner ni arrêter la lumière. Elle est marquée par l’emploi d’un revêtement de sol spécifique. Sa nuance de beige laiteux tranche avec le parquet chevron originel, apportant également une clarté diffuse.
Une fenêtre sur le dressing
A l’arrière-plan, un bouquet géant invite à poser le regard sur le muret formé par le bâti-support du WC suspendu. Légèrement plus haut que le plan, il optimise l’espace dégagé par la vaste cabine de douche maçonnée implantée dans le prolongement. La plaque de commande de chasse, ultra décorative, affiche une finition originale (un vert émeraude marbré qui rappelle la malachite). Depuis le lit, le WC est abrité des regards par la portion massive du plan qui fait écran. Dans cette zone, un sèche-serviettes blanc, ton sur ton avec les murs de la pièce et, à portée de mains mais en hauteur, une niche ouverte permettant de stocker les produits de soin.
Salle de bains et dressing communiquent, la cloison sur laquelle est adossé le WC suspendu étant ouverte. Cette surface en retrait est dédiée à l’habillage/deshabillage. De l’autre côté, dans l’alignement de la douche, une étagère à chaussures accueille un miroir toute hauteur. Les portes translucides de la douche (l’une battante, l’autre fixe) contrastent avec la texture nuancée du plan de toilette, dont le béton brut est en harmonie avec la couleur lie de vin du revêtement carrelé de l’un des côtés de la douche (robinetterie Meta de Dornbracht). Pratiques, des tablettes murales permettent de ranger ses produits ailleurs que sur le receveur (système de tablettes Assist d’Alape).
Le projet
♦ Townhouse, Rotterdam (Pays-Bas), par l’architecte d’intérieur néerlandaise Judith van Mourik.
♦ Dans la salle de bains : robinetterie de lavabo Vaia de Dornbracht, vasque Aqua Deep Indigo d’Alape, robinetterie de douche Meta de Dornbracht, système de tablettes Assist d’Alape.