Pour réaliser un sol de douche carrelé, autrement dit une douche à l’italienne, on peut mettre en œuvre une forme de pente maçonnée ou utiliser un receveur prêt à carreler. Mais que choisir ?

Deux solutions pour un sol de douche carrelé
Une douche à l’italienne est une douche entièrement carrelée, sol et murs. De plain-pied ou surélevée – c’est le cas si l’on ne peut encastrer le siphon et l’évacuation (ce qui arrive dans la plupart des immeubles collectifs) –, elle peut être réalisée de deux manières : à l’aide d’un receveur prêt à carreler ou d’une forme de pente maçonnée. Si ces deux solutions n’ont rien à voir en terme de mise en œuvre, au final, elles assurent un rendu identique.
Une douche à l’italienne avec un receveur à carreler
Les receveurs à carreler sont la plupart du temps en mousse rigide de polystyrène revêtue de fibre de verre noyé dans un mortier spécial. Légers et étanches, ils assurent une étanchéité durable du sol de douche s’ils posés selon les prescriptions du fabricant (jointoiements avec bande d’étanchéité, notamment). Si le receveur à carreler est recoupable (Wedi, Lazer, Qboard…), il n’est pas toujours évident de l’adapter lorsque les murs de la douche ne sont pas à l’équerre. En revanche, il a l’avantage – chez certains fabricants – d’être vendu avec le système de vidage intégré, bonde ou caniveau. Photo : receveur prêt à carreler Panodur de Lazer.
Pour réaliser l’étanchéité des murs, absolument nécessaire, on peut utiliser un système d’étanchéité liquide ou un système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC), mais il est également possible de les doubler à l’aide de panneaux prêts à carreler de faible épaisseur, dont certains intègrent la robinetterie (Wedi ou Lazer).
Par rapport à un receveur maçonné, le receveur prêt à carreler coûte plus cher, du moins en fourniture, car il a plutôt tendance à réduire la main d’œuvre et la durée du chantier, donc le coût global (photo ci-contre : receveur Wedi). Pour autant, évitez les panneaux prêts à carreler de petit prix car, de moindre qualité, ils pourraient bien s’affaisser au fil du temps avec, pour conséquence, le décollement du revêtement, en particulier s’il s’agit de mosaïque. Et attention lors de la mise en œuvre à ne pas faire tomber le marteau ou planter les pieds de l’escabeau dans le matériau. Lorsque le receveur ne peut être encastré, il est plus simple d’opter pour un modèle prêt à carreler, qui sera facile à poser sur le sol de la salle de bains. Sachant que plus la surface de la rehausse est grande, meilleure est l’esthétique : n’hésitez pas à la prolonger au-delà de la douche.
Une douche à l’italienne avec une forme de pente maçonnée
Le receveur maçonné est réalisé par le maçon ou le carreleur à partir d’un mortier traditionnel, mélange de sable et de ciment, ou d’un mortier prêt à l’emploi, c’est-à-dire pré-dosé. La forme de pente peut, elle, être effectuée avec un mortier spécifique, dit « forme de pente ». Le résultat est le même, mais les contraintes sont différentes, du moins si l’on travaille dans les règles de l’art. Un receveur maçonné doit toujours être étanchéifié, de même que les murs de la douche, avant la pose du revêtement (photo : VPI).
La forme de pente maçonnée a l’avantage de s’adapter à toutes les configurations et dimensions, y compris lorsque les murs ne forment pas un ou des angles droits. Mais la mise en œuvre peut être longue : les temps de séchage, variables selon le type de mortier utilisé, de 12 heures à plusieurs jours, sont à respecter impérativement. Les pentes doivent être soigneusement réalisées, au risque de voir l’eau stagner dans le receveur. Mais l’investissement financier est faible si vous décidez de réaliser vous-même ce travail de maçonnerie, à la portée d’un bricoleur consciencieux.
Une fois le siphon et l’évacuation noyés dans un mortier de ravoirage pré-dosé, l’utilisation d’un mortier forme de pente facilite la mise en œuvre de celle-ci : peu de poussières, texture ultra lisse, temps de séchage réduit…, mais il est nécessaire d’effectuer un coffrage lorsque le siphon et l’évacuation ne peuvent être encastrés dans le sol. De plus, il faut calculer correctement les hauteurs et prendre ses marques avant de tirer la forme de pente.La forme de pente est simplifiée lorsqu’on choisit un caniveau d’évacuation plutôt qu’une bonde siphoïde, en tous cas pour la pose du carrelage. Toutefois, si la paroi est installée côté pente, il sera nécessaire de prévoir un jeu de cales, de manière à éviter qu’elle ne suive celle du receveur !
Mais attention : l’étanchéité du sol de douche ainsi que celle des murs qui l’entourent est obligatoire, car ni le béton ni le carrelage ne sont étanches à l’eau. Cette étanchéité peut être assurer par un film en PVC, une natte d’étanchéité ou un système d’étanchéité liquide (SEL) et/ou, pour les murs, un système de protection à l’eau sous carrelage (ou SPEC).