Roberto Palomba est le designer qui, avec Kartell by Laufen, a marié le plastique et la céramique sanitaire et réuni deux industriels aux antipodes. Le premier, l’italien Kartell, produit des objets en plastique, souvent iconiques : chaises, lampes, tabourets, vases… Le second, le suisse Laufen, fabrique des collections de céramique sanitaire et de robinetterie pour la salle de bains, composées de nombreux éléments qui non seulement doivent vivre ensemble mais être installés par un professionnel. « Au début, il était difficile pour Kartell de raisonner collection et pour Laufen de penser objet », explique le designer. Chacun a dû d’abord apprendre de l’autre.
Au final ? Un beau mariage. L’intégration du plastique dans la collection fait vivre la céramique sanitaire qui, selon la couleur de celui-ci, transforme le style de la salle de bains : chic (mais pas baroque) avec le doré, que l’hôtellerie apprécie ; jeune et gai avec l’orange, qui est mis en valeur avec un spectaculaire miroir soleil ; classique avec le brun ou le fumé… Le plastique, matériau banal, voire cheap, suggère une idée différente du design, apportant de la transparence et des reflets. « On a beaucoup joué sur le détail » : l’étonnante finesse de la Saphir Keramik, la robinetterie protégée par un plateau Kartell faisant office de tablette, le lavabo sans bonde ni trop-plein visibles, la cuvette suspendue montée en 7 minutes (brevet)…
« Le design est quelque chose qui se partage, sinon c’est de l’art ou une sculpture. » Selon Roberto Palomba, le design n’a rien à voir avec la mode : il ne te dit pas que tu es démodé. D’ailleurs, « Le design propose, il n’impose pas. » Et c’est pour cela que le designer doit aller plus loin et offrir plus. Ce n’est pas une simple question d’esthétique ou de beauté, parce que « dans le beau, il y a toujours quelque chose de plus que la beauté. »