Carrelage métro : un intemporel de la salle de bains

Rétro, le carrelage métro ? Peut-être dans les couloirs et sous les voutes du métro, mais pas dans les salles de bains des beaux hôtels parisiens, qui le déclinent de plus en plus souvent en mode contemporain.

Depuis 1900, année de l’ouverture de la première ligne de métro, le carreau de faïence qui en habille les murs fait partie du paysage parisien. Il était alors fabriqué par la faïencerie de Gien, qui emporta le marché en 1906. Aujourd’hui, il est devenu un archétype de la capitale française, au même titre que la Tour Eiffel et Notre-Dame, si l’on en croit le nombre d’hôtels qui le choisissent pour revêtir leurs salles de bains, y compris les plus récentes.

Après plus d’un siècle d’existence, dans et hors des souterrains, le carrelage métro est devenu un classique, voire un intemporel. D’autant qu’il n’a jamais été aussi moderne.

Mais attention : le carrelage métro n’est pas un simple carreau de faïence rectangulaire : il est toujours biseauté. Ce biseau qui l’entoure, très caractéristique, a été créé pour réverbérer la lumière artificielle du métro. Il se retrouve désormais sur d’autres formats – le format original mesure 7,5 x 15 cm –, le carré notamment, et dans d’autres coloris que le blanc ou le noir : vert pomme, orange, rouge, argent… Le carreau métro se permet aujourd’hui bien des fantaisies.

Ainsi, au premier étage de l’hôtel Antoine, installé dans le onzième arrondissement de Paris, certaines salles de bains sont entièrement revêtues de carrelage métro argentés (photo ci-dessus), dont l’aspect varie avec la lumière. Dans cet espace total look où seul le blanc du meuble, du receveur de douche et de la cuvette des toilettes… émerge, les carreaux métro en finition argent créent une ambiance à la fois sophistiquée et décalée.

Dans les salles de bains de l’hôtel Exquis, également situé dans le onzième arrondissement de Paris, les carreaux métro jouent la fantaisie, en harmonie avec les chambres où se côtoient des meubles chinés, œuvres d’art, objets et matériaux détournés (appliques murales en tube cuivre…). Dans cet univers signé Julie Gauthron, coloré et un brin surréaliste, la couleur, très présente dans les chambres, est reprise dans les salles de bains, via les carreaux métro (photos ci-dessus).

S’il a su s’adapter aux canons du XXIe siècle, le carrelage métro n’en reste pas moins un classique du style Art déco. Dans ce cas, il est choisi blanc et/ou noir, rehaussé par une frise et associé à des points d’eau typique du style. C’est l’option décorative retenue pour certaines salles de bains de l’hôtel Monsieur, situé dans le huitième arrondissement de Paris (faïence métro Cesi Ceramica). La frise en mosaïque noir et blanche est ceinturé par un listel gris, repris au niveau de la plinthe. Le lavabo rétro Ascot de Horus, sur piétement métallique, est alimenté par le mélangeur Chambord d’Ondyna Cristina.