Le tub, ancĂȘtre du receveur de douche

A l’aube du XXe siĂšcle, on se lavait Ă  l’Ă©ponge dans un tub venu d’Angleterre. L’ustensile, qui a perdurĂ© jusqu’Ă  l’avĂšnement de la salle de bains moderne, est l’ancĂȘtre du receveur de douche.

histoire tub
Affiche d’Henri Gervex. Source BNF, A. Siui Ska, Jaieczno-glicerynowe Mydlo

Le tub est une large cuvette circulaire en mĂ©tal – zinc, tĂŽle Ă©maillĂ©e, cuivre, argent – ou en cĂ©ramique. Il est portable, dotĂ© d’un bec entonnoir qui permet de le vider plus aisĂ©ment, et vient d’Angleterre. Dans le tub, on se lave Ă  l’Ă©ponge.

A la fin du XIXe siĂšcle, les citadins les plus riches possĂšdent dĂ©jĂ  une salle de bains alimentĂ©e en eau et Ă©quipĂ©e d’une baignoire. Mais la bourgeoisie, elle, pratique le bain Ă  l’Ă©ponge dans un tub installĂ© dans le cabinet de toilette. Chez les plus modestes, on « tube » dans la chambre ou dans la cuisine, derriĂšre un rideau tirĂ© le temps de la toilette, qui se pratique dĂ©sormais Ă  l’abri des regards.

Dans Le cabinet de toilette (1891), la baronne Staffe dĂ©taille avec minutie l’ameublement de ce « sanctuaire de la femme » attenant Ă  la chambre. Il est habillĂ© de tentures « de teintes neutres ou trĂšs douces, pour ne pas faire tort aux couleurs des toilettes ». Du plafond tombe « un petit lustre dont on allume les bougies pour les toilettes du soir. » Dans ce lieu « coquet autant que confortable », enseigne la baronne, « le tub [
] est apportĂ© chaque jour pour le bain Ă  l’Ă©ponge  » Car, comme les brocs, seaux et autres cuvettes, l’objet ne saurait rester exposĂ© Ă  la vue, suggĂ©rant une intimitĂ© que la pudeur n’admet pas encore. « Tout cela est dissimulĂ©, rangĂ© dans des cabinets spĂ©ciaux [
] ou dans des placards. » Le tub est donc, le temps de la toilette, posĂ© sur le parquet couvert d’une toile cirĂ©e.

histoire du tub, en imagesDans le tub, on pratique le bain Ă  l’Ă©ponge, debout, Ă  genoux, assis ou accroupi. On le prend d’abord Ă  l’eau tiĂšde, explique la baronne Staffe, et « si l’on se porte bien, on abaisse progressivement la tempĂ©rature de l’eau », pour finir Ă  l’eau froide. Il s’ensuit une friction « avec la main nue, mais plus souvent au moyen de gant et de laniĂšre en crin, en grosse laine ou en toile rude ». On peut, ensuite, se frotter avec une laniĂšre de flanelle imbibĂ©e de vinaigre de toilette ou d’eau de Cologne.

Si, comme l’indique le Dictionnaire historique de la langue française (Alain Rey), le mot tub « a vieilli avec la chose dĂ©signĂ©e », il n’en reste pas moins de nombreuses traces. L’objet a en effet inspirĂ© beaucoup de peintres, ainsi que le raconte Françoise de Bonneville dans Le livre du bain (Flammarion, 1997) : « GrĂące Ă  l’Ă©lĂ©gance des gestes qui l’accompagnent, le tub reste dans l’histoire de la peinture parmi les plus admirables reprĂ©sentations de la nuditĂ© au bain, immortalisĂ© par Degas, Vuillard et Bonnard  » Et d’autres encore.

Infos compémentaires sur cet article

11 COMMENTAIRES

  1. Bonjour, je recherche un tub..pourriez vous m’en dire le prix,s’il vous plaĂźt,merci!
    bien cordialement,
    Mari Doucet

    Merci,

    Ps vous pourriez le faire Ă©valuer par un antiquaire,si vous voulez..

    • Bonjour Muriel, Franchement, nous n’avons aucune idĂ©e du prix de l’objet. A voir sur ebay, peut-ĂȘtre ? Tout dĂ©pend s’il existe des collectionneurs
 Le vĂŽtre a-t-il une marque ? Mais si vous pouvez, gardez-le
 Un jour, qui sait, il se vendra Ă  bon prix
 Cordialement. Stylesdebain.

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaĂźt entrez votre commentaire!
S'il vous plaĂźt entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.